Entreprises Vito, bureaux principaux.

Lundi soir, 10 :21. Du sommet du VITO Weaponry Building, un homme contemple New York, perdu dans ses pensées. Sur son bureau en acajou s’empilent des dizaines de dossiers incomplets. Son front, étonnement ridé pour ses 35 ans, est plissé, témoin du temps passé à réfléchir. Cet homme, c’est Vito, l’humain le plus riche sur terre, surpassant même les dirigeants du Dogme. Née dans une famille plutôt aisée, il s’est facilement illustré comme un dirigeant née, doublé d’un scientifique accomplit. Presque 15 ans auparavant, il avait débuté avec une compagnie de systèmes d’alarmes. 10 ans plus tard, son organisation devenait la plus productive au monde, reconnue dans tous les pays comme la fabricante par excellence d’armes et de véhicules militaires. Bien qu’à l’origine, John se considérait comme pacifiste, il s’était vite rendu compte qu’il y avait des milliards à gagner en investissant dans l’armement technologique. La plus grande invention produite par ses ingénieurs est sans nul doute la reconnaissance automatique selon un balayage invisible et extrêmement efficace, ce qui premièrement évitait le tir allié et ce qui permettait l’utilisation d’armes automatiques tirant sur tout ce qui était contraire a ce qui était programmé dans ses circuits. Évidemment, certaines pertes civiles était à déplorer, mais tant qu’ils n’étaient pas américains… Mais Vito avait un objectif secret : la découverte d’une arme permettant la mise à mort des chiroptères. En effet, il connaissait leur existence : quelques années auparavant, il avait découvert le corps en sang de sa fiancée, dans la rue en face de leur appartement. En observant les images transmises par les caméras de surveillance de la ruelle adjacente, il avait vu, pour la première fois, ces immondes créatures. Il s’était alors donné le but de les éradiquer de la surface de la terre. Mais, pour cela, il avait du se hisser dans la société, ce qu’il avait parfaitement réussi. Ensuite, il avait engagés des dizaines de chercheurs pour passer internet et le monde de l’information à la loupe, dans le but d’obtenir le plus d’éléments possible sur ces bêtes affreuses. Plus que le temps passait, plus qu’il approchait de son but, il le sentait. Quelques mois plus tôt, un chercheur lui avait transmit une information troublante : les chiroptères, normalement dirigées par des reines sœurs, s’étaient remis à agir comme s’ils étaient encore contrôlées… Quelque chose se passait et ce n’était pas en faveur de l’espèce humaine. Mais Vito combattrait jusqu’à son dernier souffle, et il se promit que ces immondices ne l’auraient pas facilement. Une idée lui passa par la tête : et s’il engageait des chasseurs dans le but de lui en ramener vivants? Pourquoi pas… Il se promit d’y réfléchir. Il jeta un dernier regard par les grandes vitres, prit son manteau et sortit.

Mais que lui réservait l'avenir?

L'hôtesse de la distribution venait tout juste d'atteindre l'étage supérieur. Elle venait de quitter l'ascenseur aux odeurs artificielles pour mettre le pied sur le sol de dalles régulières et à l'apparence glaciales,et pourtant même si la température de l'immeuble était contrôlée adéquatement.

Le corridor qui s'offrait devant elle avait une longueur et une apparence plutôt impressionnante. Tous de noir vêtus, ses murs formaient autour de la jeune dame un aura de sévérité intense. On aurait dit qu'elle se sentait en quelque sorte, mal à l'aise depuis quelques secondes. Rapidement, elle accéléra le pas, elle qui était de nature craintive.

Arrivé à ''destination'', Juliana remarqua l'homme au fond de son bureau qui s'apprêtait à s'en aller, la porte étant ouverte. Timidement, elle cogna au cadre de porte, fébrile et silencieuse comme un petit animal. Décidément, elle devait retarder M. Vito. Quelle idiote! En toussotant et en replaçant une mèche indisciplinée, elle lâcha:

'' Bonjour patron... Il y a quelqu'un qui demande à vous voir, au rez-de-chaussé. On ne lui donna pas l'autorisation de monter.''

Les mains le long du corps, l'hôtesse attendait la réaction du maître. Elle savait que M. Vito était habituellement de nature calme, mais elle savait aussi qu'il n'aimait pas ce genre de visite surprise. Selon ses souvenirs, le patron préférait les rendez-vous fixes...

Pour combler le silence et surtout son propre malaise, Juliana poursuivit:

'' Je peux vous apporter quelque chose...un café? De l'eau? ''

Une fois de plus, avant de sortir, le poids de la responsabilité que lui imposait la compagnie revint le plonger dans ses sombres pensées. Il entendit les pas feutré de l’hôtesse qui approchait et devina sa nervosité apparente. Dos à elle, il sourit : elle devait être embarrassée. C’est en effet l’impression qu’il faisait à ses employés. Après tout, avoir un des cinq hommes les plus puissants de la planète devant soi inculquait un certain respect, ou du moins une sorte de gêne.

'' Bonjour patron... Il y a quelqu'un qui demande à vous voir, au rez-de-chaussé. On ne lui donna pas l'autorisation de monter.''

Silencieusement, il soupira. Sa journée n’était donc pas finie… Il pensa quelques secondes à tout simplement expulser le visiteur, mais s’il était un acheteur potentiel? Et puis après, quelques minutes de plus ou de moins… Il décida de donner l’ordre de le faire monter, quand la jeune fille, plutôt mal à l’aise, lui proposa quelque chose d’intéressant. Un Expresso, peut-être? Pourquoi pas.

''Pour ce qui est de la boisson, un Expresso fera l’affaire. Amenez moi aussi un de ces délicieux beignets du restaurant d’en face, j’ai faim. De plus, escortez le visiteur tardif jusqu’à la salle de conférence, je l’y rejoindrai. Vous y déposerai la pâtisserie et mon café, puis vous disposerez.''

Il rit intérieurement du rôle d’homme sec qu’il jouait, simplement pour intimider ses employés. Il parcourut des yeux le corps voluptueux de son employée, avant de prendre conscience qu’il était peu discret. Il décida donc de rediriger son regard vers la fenêtre et d’attendre patiemment que la jeune femme s’en ait.

LÀ, Juliana était mal à l'aise, pour de vrai. La façon dont il lui avait répondu, son air glacial au visage, son ton de voix. Tout pour la rendre des plus inconfortables. Pourquoi ne lui a-t-il pas répondu gentiment avec un joli sourire? Peut-être justement parce que l'hôtesse se montrait fébrile et qu'il en profitait cruellement.

Juliana détestait son job. Justement à cause de ce genre de moments. Elle se disait toujours que si elle devenait son propre patron elle pourrait regarder les gens comme le faisait M.Vito. Toutefois...elle, patron? Pas assez de leadership, pensait-elle. Mieux vaut commencer au bas de l'échelle et de se faire réprimander par des types comme John...hmm M. Vito.

'Pour ce qui est de la boisson, un Expresso fera l’affaire. Amenez moi aussi un de ces délicieux beignets du restaurant d’en face, j’ai faim. De plus, escortez le visiteur tardif jusqu’à la salle de conférence, je l’y rejoindrai. Vous y déposerai la pâtisserie et mon café, puis vous disposerez.''

'' Comme vous voudrez Monsieur. ''

Comme d'habitude, une décharge d'adrénaline et des raideurs s'emparèrent du corps de jeune femme de l'hôtesse. Une boisson...un beignet... un homme! Stressé comme jamais, Juliana se ''précipita'' vers les étages inférieurs et fit ce qu'on lui demanda de faire...


Cela faisait maintenant quelques minutes que Spike attendait, planté là, comme un con. S'ils le faisaient encore poiroter plus longtemps, il se dit qu'il allait monter et trouvé ce mec tout seul. Après tout, il n'avait besoin de personne pour l'aider à marcher.

Spike avait toujours son aiguille chétive avec laquelle il jouait, dans ses moments de solitude, avec ses doigts. C'était rendu bien plus qu'un simple passe-temps, c'était un réflexe involontaire que son corps lui obligeait. Impossible de réfléchir adéquatement sans elle.

'' He la! M'sieur Vito! ''

Enfin, le patron était arrivé. Spike se leva de sa chaise paresseusement et se dirigea vers son hôte en trainant les pieds. Il rangea discrètement son aiguille dans sa poche en jeans. Puis, regardant autour de lui avec un air écœuré, il poursuivit:

'' Ouais bon je ne sais pas si c'est votre hôtesse machin qui est lente à ce point, mais sinon le service ici...bah ça laisse à désirer, l'ami! Appelez-moi Spike! ''